Comment utiliser plus efficacement les matières premières dans la construction afin de réduire les émissions de CO2, non seulement pendant la phase de construction, mais aussi pendant l'entièreté du cycle de vie d'un bâtiment ? Est-ce possible de le réaliser avec des matériaux biosourcés et circulaires ? Et comment passer à une construction circulaire biosourcée ? Ensemble, dix partenaires répartis aux Pays-Bas, en Angleterre et en Belgique cherchent des réponses à ces questions dans le cadre du projet de recherche subventionné européen Circular Biobased Construction Industry (CBCI).
La construction est un grand consommateur de matériaux et est responsable d'environ 33% des émissions totales de CO2. Actuellement, la plupart des composants et des matériaux utilisés ne sont pas adaptables pendant le cycle de vie du bâtiment. Ils ne sont pas non plus fabriqués à partir de matériaux renouvelables et biosourcés. En effet, la plupart des projets de construction sont toujours conçus de manière linéaire, ce qui rend la réutilisation des matériaux difficile. Or, une transition de la construction linéaire actuelle vers une construction circulaire biosourcée est nécessaire.
Afin de pouvoir réaliser une construction circulaire et biosourcée, une approche intégrée est nécessaire dans laquelle les processus, les disciplines, les entreprises et les lois et réglementations doivent être modifiés. Cela signifie que les rôles actuels des parties concernées dans le secteur de la construction doivent changer et que de nouveaux rôles sont nécessaires. Dans le cadre du projet de recherche CBCI financé par l'Europe, une approche de ce type est donc en cours de développement : elle garantit la cohérence entre les aspects techniques, juridiques et sociaux et les modèles commerciaux pour pouvoir concevoir et construire de manière biosourcée et circulaire. L'idée est que cette approche puisse être ensuite reportée à l'échelle industrielle.
Cette approche se caractérise par son aspect répétitif et le fait qu'un large éventail d'utilisateurs et d'experts est impliqué dans la recherche. Les différentes perspectives sont examinées lors d'ateliers.
La recherche se concentre sur deux exemples réels, l'hôpital zélandais Emergis et un bâtiment de la KULeuven à Gand, qui sont en cours de rénovation circulaire avec des matériaux biosourcés. Des éléments de façade seront développés, et seront utilisés dans les deux cas.
Pour une bonne expérience d'apprentissage et un partage des connaissances, les partenaires du projet enregistrent et analysent les différentes étapes des différents processus de développement, tels que les ateliers, le prototypage, les living labs et les cas réels. Ils utilisent des laboratoires en Belgique (CSTC), aux Pays-Bas (SPARK Makers Zone) et en Angleterre (BRE Center for Innovative Construction Materials) pour concevoir, tester et produire les prototypes. Ce faisant, les chercheurs utilisent les dernières techniques de production et les moyens de recherche.
Le projet CBCI donnera lieu à diverses publications, à des cours en ligne, à un guide pratique et à une étude de faisabilité. Tout cela a pour but d'inspirer et de fournir aux (futurs) professionnels des informations pratiques pour leurs propres projets de construction, à chaque étape du processus. Les résultats d'apprentissage du projet et les matériaux développés sont ensuite réunis dans une exposition-démo au Kamp C, l'un des partenaires du projet.
Le projet de recherche a débuté en mars 2019. Pas mal de travail a déjà été réalisé et une première infolettre est prête. Vous souhaitez la recevoir ? Inscrivez-vous ici.
Le projet durera près de quatre ans et s'achèvera le 30 septembre 2022. Le budget total s'élève à près de 7 millions €. CBCI est un projet d'Interreg 2 Seas 2014-2020, un programme de coopération territoriale européenne. Le Fonds européen de développement régional (FEDER) est l'un des bailleurs de fonds.
La Haute Ecole Avans (Pays-Bas) est le partenaire responsable du projet de recherche CBCI et collabore avec 9 institutions et organisations : Kamp C (BE), HZ University of Applied Sciences (NL) University of Bath (GB), KULeuven (BE), CSTC (BE),Vlaamse Confederatie Bouw (BE), Emergis (NL), la Province de Zélande (NL) et Agrodome BV (NL).
A côté de ces partenaires, se trouvent également 18 observateurs. Via les ateliers, ils contribuent à la meilleure connaissance des matériaux et des modèles économiques, à l'organisation du projet et aux tests de prototypes.
Source : interreg2seas.eu