Incroyable mais vrai : une brique qui extrait le CO2 de l'air et s'auto-reproduit

Les ingénieurs de l'Université du Colorado ont développé une brique qui extrait le CO2 de l'air et qui... se reproduit par elle-même. C'est ce aqu'on peut lire sur le site internet du Forum économique mondial. Bien que des améliorations soient encore nécessaires, les chercheurs estiment que la nouvelle technique, qui utilise la photosynthèse et les bactéries, peut être révolutionnaire dans la recherche de matériaux de construction ayant moins d'impact sur l'environnement.

 

Sable, gélatine, bactéries et lumière, voilà tout ce dont les ingénieurs avaient besoin pour fabriquer cette brique qui se reproduit par elle-même et qui, de plus, extrait le CO2 de l'air. La bactérie utilisée s'appelle Synechococcus. Elle provient du plancton et utilise la photosynthèse pour générer de l'énergie.

La bactérie est combinée avec du sable et de la gélatine, puis trempée dans de l'eau salée chaude et riche en nutriments. Grâce à la photosynthèse, du carbonate de calcium, de l'oxygène et du glucose sont produits. Auto-produire du carbonate de calcium est révolutionnaire, dans la mesure où nous nous n'avons dès lors plus besoin de carrières. Le carbonate de calcium est une matière première importante pour nos matériaux de construction, en particulier pour le ciment. Les formes courantes de carbonate de calcium, qui représentent environ 4% des matières premières extraites de notre terre, sont le marbre, le calcaire et la craie.

La production de ciment et de briques nécessite de nombreuses ressources naturelles mais est également très énergivore puisqu'il faut creuser les carrières et parce que des températures extrêmement élevées sont nécessaires pour la cuisson des briques. Certaines estimations suggèrent que la production de briques et de ciment serait responsable de 7 à 8% des émissions mondiales de CO2.

Une nouvelle étape

La recherche de matériaux de construction nécessitant moins d'énergie et moins de carbone est donc capitale. En 2010, des chercheurs allemands ont créé un nouveau liant qui réduit la consommation d'énergie et les émissions de CO2 lors de la production de ciment. Aux États-Unis, des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont proposé une méthode de production de ciment utilisant l'électrolyse au lieu de fours pour provoquer les réactions chimiques nécessaires. Les ingénieurs de l'Université du Colorado franchissent maintenant une nouvelle étape en utilisant une bactérie. 

La combinaison de sable et de gélatine forme une sorte de pierre tendre dans laquelle les bactéries peuvent se développer et se multiplier, grâce à l'eau chaude salée et au soleil. Lors d'une expérience, une pierre créée à partir du nouveau matériau a été cassée en deux, puis à nouveau immergée dans une solution saline, dans laquelle elle s'est 'réparée', une nouvelle moitié parfaitement adaptée poussant même là où se trouvait l'ancienne !

Le matériau a bien sûr des limites. Par exemple, la bactérie a besoin de bonnes conditions pour prospérer et des questions se posent encore concernant la résistance du matériau. Nous ne devons donc pas nous attendre immédiatement à avoir des briques 'vivantes' dans les magasins. Mais un grand nombre de chercheurs conviennent qu'elle a un grand potentiel.

 

Source : weforum.org

 

 

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