Knauf Insulation et Resulation : un leader du marché de l’isolation investi d’une mission

Le Circubuild Award continue sa traversée de la Belgique francophone pour le dernier lauréat de cette cuvée 2023. Le dernier vainqueur, la plateforme d’innovation REMIND Wallonia a désigné Resulation comme successeur du trophée. En 2022, Knauf Insulation inaugurait son unité de recyclage et de valorisation de la laine de verre à Visé, en région liégeoise, baptisée Resulation. A la pointe de la technologie, cette usine ouvre la voie pour la création de nouveaux flux de matériaux de réemploi, et illustre parfaitement la démarche environnementale du groupe mondial Knauf.

Stéphane Neyrinck, directeur général du CTP (Centre Terre et Pierre) et administrateur délégué de REMIND, a souligné les recherches pionnières menées par Resulation : « Ils ont mis au point un procédé innovant de recyclage de la laine de verre issues des pertes de production mais aussi de la déconstruction. Ce qui constitue d’ailleurs une première en Belgique ».

 

Un procédé de recyclage nécessaire

Knauf Insulation, la division Isolation de la multinationale de Knauf, se concentre sur l’utilisation de 3 matériaux : laine de verre, laine de roche et laine de bois. Très impliquée dans la transition écologique, Knauf Insulation déploie énormément d’efforts pour proposer des solutions d’isolations durables et circulaires. Le programme Resulation constitue un parfait exemple de cette démarche éco-responsable.  Thomas Baguette, Responsable du développement de la filière du recyclage de la laine minérale de verre, dévoile comment ce projet a vu le jour :

« Resulation répond aux pressions politiques pour l’augmentation de la circularité dans le secteur de la construction, mais aussi à la volonté du groupe Knauf d’être un leader dans le domaine du développement durable».

Le site de Visé peut se targuer d’être le plus grand centre de production de laine de verre d’Europe, à hauteur de 140 000 tonnes / an. Knauf Insulation y a investi plus de 15 millions d’euros pour la construction d’un four qui permet le recyclage du matériau. Cet investissement constitue une réponse à la problématique de la gestion des déchets de laine minérale : à l'heure actuelle, on évalue la production de déchets de laine minérale à environ 20 000 tonnes chaque année, dont la majorité provient du secteur de la démolition à lui seul et venant de plusieurs pays comme le Benelux, la France ou l’Allemagne.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que ce soit le site de Visé et la laine de verre qui aient été choisis pour ce programme pilote de réemploi : « En tant que produit verrier, la laine de verre est presque indéfiniment recyclable sans aucune perte de qualité pour le matériau. La laine de verre est donc un matériau propice au recyclage, qui permettrait une diminution de la production de déchets, tout comme une diminution de la quantité de matière première nécessaire. Pourtant, on estime à 95% la proportion dees déchets de laine de verre envoyés en décharge ou en C.E.T. (Centre d'Enfouissement Technique) à l’heure actuelle ».

 

Le four, cœur d’un projet pilote

Opérationnel depuis juillet 2022, le four de recyclage de l’usine de Visé s’inscrit dans l’esprit circulaire du groupe. Concrètement, les déchets de chute, mais aussi de déconstruction de laine de verre sont transformés en matière première secondaire, et sont ensuite directement réintégrés dans le processus de fabrication de nouveaux produits d’isolation.

Resulation récupère la laine de verre issue de plusieurs marchés : celui des projets de déconstruction-démolition, des projets de construction / rénovation pour les chutes de matériaux, du secteur de l’ossature bois. Thomas Baguette : « Tout cela est possible grâce à notre réseau de partenaires, qui comprend nos propres clients et nos propres usines ».

Lorsque la laine de verre récupérée arrive à l’usine de Visé, elle est avant tout inspectée, pour vérifier qu’aucun autre matériau n’y a été mélangé, et qu’il s’agit bien de laine de verre et non de roche. Elle est ensuite broyée, pour en augmenter sa densité, et pour lui enlever sa mémoire de forme. Thomas Baguette poursuit : « Avec toute cette laine récupérée, notre mission consiste à recréer de nouvelles billes de verre, aussi appelées calcin de verre. Cette étape est essentielle, parce qu’elle nous permet d’analyser le calcin, et y détecter les impuretés. Nous pouvons ensuite le concentrer ou le diluer en conséquence ».

« Notre but actuellement, c’est d’augmenter le pourcentage de matière première recyclée dans nos produits. Ce chiffre est déjà très élevé par ce que nous utilisons déjà du verre recyclé, qui nous provient du secteur du verre ou de l’automobile. »

 

 

Des défis encore à surmonter

  1. La réglementation, l’axe de travail prioritaire

« Si le portefeuille des entreprises ou particuliers n’est pas impacté et si le cadre règlementaire n’oblige pas les acteurs à recycler, il est très difficile de les motiver à participer à la filière de recyclage. Pour l’instant, les solutions les moins chères sont l’envoi en décharge ou l’enfouissement technique, parce qu’elles sont encore beaucoup trop accessibles financièrement. On parle d’un prix de 80-140 euros / tonne pour l’envoi dans un C.E.T. en Wallonie, une aberration », explique Thomas Baguette. Il n’existe en effet encore aucune obligation de recyclage, ni même de triage pour la laine de roche en Belgique, ce qui complique évidemment le travail des équipes de Resulation.

 

  1. Une logistique à développer

Au niveau de la logistique, il manque encore un maillage des centres de collecte, qui permettrait d’augmenter l’efficacité et le rendement du processus de récupération, et de comprimer la laine. Cette dernière étape réduirait quant à elle les coûts liés au transport, mais aussi la production de CO2. Thomas Baguette : « Nous travaillons donc avec les démolisseurs, avec nos propres clients Knauf Insulation, les professionnels qui installent la laine mais aussi avec les collecteurs de déchets. Ces derniers assurent d’ailleurs la logistique et l’acheminement, alors que nous nous concentrons vraiment sur le processus : de la préparation de la laine de verre jusqu’à son traitement ».

Knauf Insulation étudie déjà diverses solutions pour l’élaboration d’un système de récupération plus efficace, notamment pour faciliter la vie des entrepreneurs. Il s’agit premièrement d’un matériau très léger, avec une densité de 20 à 25 kg/m2, ce qui constitue un avantage isolant, mais un défi technique pour le recyclage. Les déchets de laine de verre prennent donc énormément de place, ce qui pose problème sur les chantiers, notamment en centre-ville où l’espace est précieux. Il faut donc pouvoir l’évacuer plus simplement et plus rapidement.

De même, comme pour de nombreuses autres filières, la contamination et l’humidité constituent un défi majeur pour le recyclage de la laine de verre.

 

  1. Un process en usine lui aussi à optimiser

Le développement du programme Resulation passe naturellement par l’optimisation du process en usine, avec comme objectif concret d’adapter la machinerie et détecter les impuretés e. De même, les équipes de Knauf planchent sur l’amélioration du processus de fusion, pour réduire les émissions de CO2 et réduire la consommation d’énergie.

 

For a Better World

Pour plus d’informations sur les ambitions de durabilité de l’ensemble du groupe Knauf, nous vous recommandons de découvrir leur stratégie For A Better World, qui fait du groupe l’un des plus ambitieux en termes de développement et pratiques durables dans le secteur de la construction.

 

 

 

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