Lancement officiel du Centre européen pour la construction et la transformation circulaires
Le mercredi 6 mars dernier, la commune néerlandaise de Heerlen, le ministère néerlandais de l'Infrastructure et de la Gestion de l'eau et des dizaines de partenaires belges, néerlandais et allemands ont officiellement inauguré le Centre européen pour la construction et la transformation circulaires (ECCBT)[1], sur le Brightlands Smart Services Campus à Heerlen. Avec cette initiative transnationale, ils souhaitent stimuler la transition circulaire dans le secteur de la construction et ce, en commençant par leur propre région.
[1] Europees Centrum voor Circulaire Bouw en Transformatie
La commune de Heerlen, le ministère de l'infrastructure et de la gestion des eaux et un ensemble transfrontalier composé de services (semi)publics, d'établissements d'enseignement, d'instituts de recherche et d'acteurs du marché belges, néerlandais et luxembourgeois souhaitent stimuler une transition durable, qui permettrait que les matériaux (de construction) ne soient plus envoyés en décharge, mais systématiquement réemployés. De cette manière, non seulement l'empreinte écologique gigantesque du secteur de la construction serait réduite, mais une nouvelle valeur économique serait dégagée. Avec la création de l'ECCBT, les acteurs concernés répondent conjointement à la croissance rapide du secteur de la construction circulaire dans le monde entier.
C'est la secrétaire d'État néerlandaise à l'infrastructure et à la gestion de l'eau, Vivianne Heijnen, et Casper Gelderblom, échevin au Logement, à l'environnement et à la circularité à Heerlen, qui ont procédé aux formalités officielles lors de la création de l'ECCBT. Ce dernier se dit fier que sa ville serve de point d'ancrage à l'ECCBT. « L'ECCBT montre le potentiel de la coopération transfrontalière en Europe et concrétise la promesse de développement durable et social de l'économie circulaire », a-t-il déclaré. « C'est fantastique que, précisément dans notre région, anciennement minière, nous ayons décidé d'unir nos forces pour extraire des matières premières du bâti existant de manière durable ».
La secrétaire d'État Vivianne Heijnen : « Cette initiative à Heerlen contribue à la transition vers une économie circulaire dans le secteur de la construction et au rôle de leader que les Pays-Bas peuvent assumer à ce niveau. Ici, à Heerlen, différentes entités régionales, y compris transfrontalières, allant de l'éducation au secteur public et privé, collaborent à la mise en place d'une économie circulaire. L'objectif est de stimuler une transition circulaire à grande échelle dans le secteur de la construction. C'est une évolution positive et nécessaire dont je me réjouis vivement ».
Des premiers projets déjà en route
L'ECCBT s'appuie donc sur un large groupe d'acteurs belges, néerlandais et allemands : la ville d'Aix-la-Chapelle, l'université RWTH d'Aix-la-Chapelle, la Haute école PXL de Hasselt, Embuild Limburg, la Haute école Zuyd de Heerlen, l'université de Maastricht et Wonen Limburg, Bouwend Nederland... La liste complète des partenaires est disponible sur le site www.eccbt.nl. Il en va de même pour le Comité de Recommandation (un groupe de personnes explicitement engagées en faveur de l'ECCBT, ndlr), présidé par la célèbre architecte néerlandaise Francine Houben. Elle salue elle aussi la création de l'ECCBT : « En tant que point d'ancrage du Centre européen pour la construction et la transformation circulaires, Heerlen se redéfinit en tant que ville avant-gardiste. La création de ce centre est exactement le mouvement dont Parkstad (un groupement administratif et une région du sud-est du Limbourg néerlandais, ndlr) et l'Eurégion (Belgique, Pays-Bas et Allemagne, ndlr), mais aussi le secteur de la construction, ont besoin au niveau national et international ».
L'ECCBT organisera la synergie entre les connaissances circulaires, le savoir-faire et le monde politique. Cela devrait déboucher sur des projets présentant une valeur ajoutée à la fois écologique et sociale. Le centre a d'ores et déjà pris un bon départ en la matière. Par exemple, Wonen Limburg a transformé les anciens bureaux de DSM en un cadre de vie verdoyant qui deviendra le premier Circular Build Hub dans le cadre d'un projet d'innovation mené conjointement par le ministère de l'Infrastructure et de la Gestion des Eaux et de CollaborAll, une acteur privé. Et compte tenu de la demande croissante de professionnels formés aux principes de la circularité dans l'environnement bâti, la Zuyd University lance une étude de faisabilité sur une nouvelle formation internationale, intitulée Circular Cities and Communities (Villes et communautés circulaires), qui s'inscrit dans la lignée de la formation Built Environment (Environnement bâti). "Les diplômés de cette variante du cours disposeront des connaissances et des compétences qui leur permettront de mettre en œuvre des changements circulaires dans l'environnement bâti de demain", souligne André Postema, de la Zuyd University.
« UN AVENIR CIRCULAIRE SANS DÉCHETS »
« Les communes qui composent la Parkstad coopèrent étroitement dans le domaine de la durabilité », a déclaré Freed Janssen, membre du comité exécutif de la Stadsregio Parkstad Limburg chargé de la durabilité. « Elles doivent le faire, car le climat ne se préoccupe pas des frontières entre communes. En nous inspirant de la tradition minière, nous nous concentrons désormais sur l'exploitation minière urbaine (ou urban mining) c'est-à-dire l'extraction de matières premières nécessaires à la construction provenant de la démolition et de la transformation de milliers d'habitations dans notre région. Avec la création de l'ECCBT, nous regroupons les marchés, les pouvoirs publics et les connaissances au niveau eurorégional afin de construire ensemble un avenir circulaire sans déchets. Pour nous-mêmes, nos enfants et nos petits-enfants », conclut-il.
Toutes les infos concernant l'ECCTB (et les projets qu'il mène) sont à retrouver sur le site www.ecctb.nl.