Michaël Joris (ETAP) : « L'approche circulaire de la rénovation de l'éclairage a amené la ville de Louvain à nous contacter ».
Le remplacement des luminaires du bureau municipal de Louvain par des modèles plus économes en circulaires, fournis par ETAP Lighting International, est un projet qui dure depuis plusieurs mois et qui est actuellement à mi-chemin. Comme nous l'avions déjà mentionné dans un article précédent, ETAP veille à ce que les anciens luminaires soient réutilisés autant que possible, ou, en seconde option, recyclés. Nous avons échangé avec Michaël Joris, responsable du développement de nouvelles activités chez ETAP, sur le pourquoi et le comment de ce projet.
Bonjour Michaël. Pouvez-vous nous donner un bref aperçu du projet de rénovation du bureau municipal de Louvain ?
« Il s’agit du remplacement un-à-un de 2 930 luminaires et de 235 luminaires de secours. Tous les luminaires seront connectés à un système de gestion. Sous le concept Circular Light as a Service (C-LaaS), nous ne fournissons pas simplement des luminaires au bureau municipal de Louvain, mais un service d’éclairage. Ce service comprend le démontage des luminaires existants afin de leur offrir une seconde vie et garantit le bon fonctionnement de la nouvelle installation lumineuse pendant plus de vingt ans. L’installation sera terminée d’ici la fin de l’année. »
Quelles sont les principales raisons pour lesquelles la ville de Louvain a opté pour vos solutions d’éclairage circulaire ?
« La consommation électrique annuelle du bureau municipal s’élève à environ 1 000 000 kWh, et Louvain souhaitait réduire ce chiffre de manière drastique. Le remplacement de l’éclairage représente une solution rapide pour diminuer la consommation énergétique du bâtiment, car un quart de cette consommation était lié à l’éclairage. La ville voulait également être totalement déchargée de l’entretien et du bon fonctionnement des luminaires pendant vingt ans, tout en s’assurant que le fournisseur démonte les anciens luminaires de manière responsable, sans simplement les jeter à la décharge. C’est ce qui l’a amenée à choisir notre solution C-LaaS. »
Quelles technologies et innovations spécifiques utilise ETAP pour rendre l’éclairage du bureau municipal plus économe en énergie ?
« Nous remplaçons les luminaires actuels par de nouveaux modèles utilisant notre technologie LED+LENS. Cette technologie combine des LED haute puissance avec des lentilles individuelles, garantissant une grande efficacité énergétique et un faible éblouissement (UGR < 19), offrant ainsi un confort optimal. Grâce à cette technologie, nous générons un faisceau lumineux plus large, ce qui permet de couvrir de plus grandes distances entre les luminaires dans le plafond suspendu, assurant ainsi un éclairage confortable et uniforme partout. Ainsi, nous pouvons améliorer les niveaux d’éclairage actuels pour les amener aux normes sans augmenter le nombre de luminaires, et obtenir une réduction de plus de 40 % de la consommation énergétique. »
Vous mentionnez que les luminaires démontés sont également traités de manière durable. Pouvez-vous expliquer ce processus ?
« Pour le démontage et le traitement circulaire des luminaires retirés, nous faisons appel à un spécialiste du traitement des déchets électriques et électroniques, disposant d’un vaste réseau pour la revente des produits. Si la revente n’est pas possible, les matériaux sont recyclés après démontage. Ce partenaire récupère jusqu’à 90 % des produits fournis sous forme de matières premières secondaires et est certifié WEEELABEX. Cette certification garantit que les exigences minimales pour la collecte, le stockage, le transport, le recyclage et la réutilisation des déchets électroniques sont respectées, et fait l’objet de contrôles par des auditeurs indépendants. WEEELABEX prescrit notamment la déclaration de tous les volumes traités et des résultats de recyclage obtenus, et un organisme certifié doit indiquer précisément ce qui est fait avec les matériaux. »
Quelle est la réduction estimée des émissions de CO2 liée à cette rénovation des luminaires ?
« Plus de la moitié des émissions de CO2 en Flandre proviennent de la production et du traitement des matériaux. Il est donc crucial de les utiliser avec parcimonie. Comme mentionné précédemment, nous allons démonter et réutiliser ou recycler la majeure partie de l’installation actuelle. Cela représente une économie d’énergie de 158 000 kWh par an et une réduction de 62 tonnes de CO2 par an. Cette réduction équivaut à la consommation annuelle de vingt grands ménages. »
Quelles leçons d’autres villes ou organisations ayant les mêmes objectifs de durabilité que la ville de Louvain peuvent-elles tirer de ce projet ?
« La ville de Louvain a minutieusement préparé ce projet avec une vision claire à long terme. Lors de l’attribution du marché, les points pour la circularité et la durabilité, les garanties de performance et le prix ont été répartis de manière égale. En fin de compte, nos solutions ont permis d’obtenir le coût total de possession (TCO) le plus bas, c’est-à-dire le coût global d’acquisition et de possession des luminaires sur l’ensemble de leur cycle de vie. C’est sur ce point que nous faisons la différence chez ETAP. »
Comment ce projet s’intègre-t-il dans la stratégie globale d’ETAP en matière de durabilité et d’économie circulaire ?
« Deux grands défis auront un impact considérable sur le marché de la construction et, par conséquent, sur l’industrie de l’éclairage dans les années à venir : d’une part, la nécessité absolue de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré maximum et, d’autre part, le risque croissant d’épuisement des ressources naturelles auquel nous serons confrontés si nous continuons sur cette voie. L’Europe veut être neutre en carbone d’ici 2050, ce qui représente un énorme défi, car le secteur du bâtiment est actuellement responsable de 38 % de toutes les émissions de carbone. Si nous voulons atteindre un bilan net zéro, nous devrons accélérer la rénovation de nos bâtiments. Toutefois, si ces efforts ne sont pas réalisés avec prudence, ils risquent d’aggraver l’épuisement des ressources naturelles. C’est pourquoi, chez ETAP, nous nous efforçons de concevoir des produits destinés à un usage à long terme, facilement réparables en cas de défaillance et pouvant être mis à jour au fil du temps. Nous voulons également fabriquer des produits composés, autant que possible, de matériaux recyclés et eux-mêmes recyclables. Le modèle C-LaaS incite nos clients à rechercher en permanence des produits et solutions plus performants et plus fiables, car cela profite à la fois à eux et à nous, qui restons propriétaires des luminaires dans ce modèle de service. En bref, avec ETAP, nous réduisons les émissions de CO2 associées à la production de nouveaux produits et au traitement des déchets, nous évitons l’aggravation de la pénurie de ressources et nous agissons contre le réchauffement climatique. »
Quels sont, enfin, les plans futurs d’ETAP en matière de solutions d’éclairage circulaire, tant en Belgique qu’à l’international ?
« Le concept C-LaaS a gagné en notoriété et en confiance ces dernières années, tant auprès des autorités publiques que des organisations privées. Notre carnet de commandes et notre portefeuille de projets continuent de croître, ce qui nous conforte dans l’idée que nous sommes sur la bonne voie. Maintenant que notre activité C-LaaS est mature, nous allons pouvoir l’appliquer davantage à l’international. Il y a deux ans, nous avons lancé C-LaaS en France. Nous étendons désormais le service progressivement aux Pays-Bas, en Allemagne, au Luxembourg, en Espagne, au Portugal et en Suède. »
Merci pour cet entretien, Michaël.