Obstacle à la construction circulaire : la frilosité des banques

Un podcast d’architectura.be a réuni Roos Servaes de Vlaanderen Circulair et Waldo Galle de la VUB pour un entretien sur la construction circulaire et les points d’achoppement dans la transition devant y mener. Dans le présent article, vous découvrirez l’un d’entre eux : le fait que les banques ne sont pas encore prêtes à accorder un crédit pour des projets de construction circulaire, qui nécessitent une forme de financement différente.

 

« C'est l'un des éléments les plus importants du processus », affirme Roos Servaes. « Nous parlons de construction circulaire, mais celle-ci n'est qu'une partie d'un ensemble beaucoup plus large que nous devons faire évoluer : l'économie circulaire. Et le secteur financier doit y jouer un des rôles principaux. Les prêts et crédits pour des projets de construction sont basés sur l'évaluation financière d'un bâtiment.

Si nous pouvons démontrer aux banques, de manière chiffrée, qu'un bâtiment circulaire a une valeur résiduelle plus élevée qu'un bâtiment traditionnel et que, par sa flexibilité, son adaptabilité et sa capacité à devenir une banque de matériaux, il possède également une valeur plus élevée pendant toute sa durée de vie, je suis persuadée que le secteur financier pourrait répondre favorablement à la demande. Mais nous avons besoin d'instruments de mesure pour pouvoir générer ces données. Les banques savent pertinemment que l'économie linéaire n'est pas idéale. Elles cherchent seulement les bons outils pour avoir une garantie sur le financement qu'elles accordent. »

Préfinancement des matériaux

Waldo Galle acquiesce, mais cite un facteur supplémentaire expliquant pourquoi le financement de projets de construction circulaire n'est pas évident pour le moment. « Dans le modèle de 'produit en tant que service', les banques devront également préfinancer les fabricants car ceux-ci ne percevront pas le montant total lors de la "vente" - dans la mesure où on peut encore utiliser ce terme dans le modèle de produit comme service - de leur produit. Les banques préfèrent investir dans un bâtiment qui peut durer trois cents ans que dans un matériau de construction, même s'il s'agit d'un élément structurel ou d'un matériau d'aménagement intérieur durable réutilisable plusieurs fois. »

« Notre logique économique actuelle et la manière dont la valeur est donnée aux bâtiments sont en contradiction avec l'idéologie circulaire. Aujourd'hui, nous ne sommes toujours pas confrontés à une pénurie criante de matériaux, ce qui signifie que la croyance en la réutilisation et, ce faisant, l'appréciation de ces matériaux de réutilisation n'est pas encore présente. Si les banques ont cette conviction, alors les matériaux acquerront probablement une valeur différente et il sera plus intéressant d'investir non seulement dans l'immobilier, mais aussi dans les matériaux qui le composent.

Dans cette FAQ, découvrez-en plus sur le rôle des banques dans les projets de construction circulaire.

 

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