Projet ONSS Horta : des cloisons qui rapprochent les gens

Installé depuis plusieurs années dans l’immeuble Horta près de la Gare du Midi à Bruxelles, l’ONSS souhaitait y regrouper certaines équipes, avec un nouvel aménagement de ses plateaux de bureaux à la clé (28 000 m2). Menés par l’entreprise Louis De Waele, certifiée ISO 14 001 depuis 2009, les travaux comprennent entre autres le démontage et l'évacuation de près de 4 km de cloisons pour en intégrer les matériaux constitutifs dans des filières de réemploi et de recyclage. Marc Vanderick, responsable SQE chez Louis de Waele, revient sur ce chantier modèle, qui a valu à son entreprise un subside de 80 000 euros en tant que lauréat de l’appel à projets Be Circular.  Une histoire où communication, coordination et confiance sont des maîtres-mots.

 

Déjà impliquée dans de nombreux chantiers BREEAM par le passé, l’entreprise n’en est pas à son coup d’essai en matière de management environnemental. Pourtant, le chantier Horta constituait pour elle une première en matière de réemploi.

Un client plus qu’impliqué

Marc Vanderick : « Tout est parti du fait que le client avait une très bonne idée de ce qu’il voulait faire et avait les moyens humains pour le faire.  Avec l’aide du CSTC, il a dressé un inventaire des cloisons afin d’en permettre la réutilisation via l’entreprise Rotor. Dans le cahier des charges, il était précisé qu’il fallait suivre les indications du CSTC pour soit réemployer les cloisons telles quelles, soit pour faire en sorte de valoriser au maximum les matériaux qui les composent en séparant les parties métalliques de l’isolant. » Les deux grands axes qui avaient été définis étaient donc un réemploi intégral ou un recyclage des composants. Or, il se fait qu’au même moment, l’entreprise Louis De Waele avait un autre grand chantier en cours : la rénovation de 341 maisons sociales du Logis Floréal à Watermael-Boitsfort. Marc Vanderick s’est rendu compte que l’isolant de 8 cm de laine de roche présent dans les cloisons de l’immeuble Horta pouvait être réutilisé dans les toitures au Logis Floréal. Ici aussi, le CSTC est intervenu en soumettant un échantillon d’isolant à une batterie de tests afin d’en vérifier les caractéristiques techniques, comme le coefficient lambda. La porte était donc ouverte pour réutiliser les énormes quantités d’isolant au lieu de les recycler.

N’ayant que très peu de capacité de stockage, Rotor n’a repris qu’un certain type de cloisons, principalement les cloisons vitrées, ainsi que certaines portes. La partie métallique des cloisons a quant à elle intégré une filière de recyclage métallique, par l’intermédiaire de l’entreprise de collecte Star.

Un challenge logistique

Une fois les caractéristiques techniques de l’isolant et le principe du réemploi avalisés par le maître d’ouvrage du Logis Floréal, toute une logistique et une coordination se sont mises en place pour concrétiser l’idée : démontage des cloisons selon un planning fixé au jour près (le chantier s’est en effet déroulé alors que le bâtiment restait occupé), conditionnement des isolants pour éviter leur détérioration, transport, stockage chez l’entrepreneur et puis seulement écoulement au fur et à mesure de l’avancement du second chantier.

Le cahier des charges prévoyait également l’utilisation de procédures et de matériaux répondant à des exigences spécifiques en matière de durabilité. Marc Vanderick : « Être certifié ISO 14 001 était l’un des critères de sélection pour ce marché. Le fait que nous avions cette certification a permis une compréhension mutuelle rapide entre le client et nous.  Nous savions de quoi on parlait, ce qui a fait gagner du temps. L’ONSS a d’ailleurs utilisé notre chantier pour être recertifié IS0 14 001. »

Un besoin de communication

Selon Marc Vanderick, le réemploi est en passe de sortir de la zone marginale. Le fait de travailler sur ce projet a permis à son entreprise de mieux connaître ses partenaires de travail et plus largement, via Be Circular, de se rendre compte de tout ce qui se faisait en la matière en dehors du secteur de la construction. « Quand on est face à un nouveau chantier, il est facile de passer un coup de téléphone à l’un ou à l’autre et de s’organiser pour éviter que tout parte à la poubelle. Bien entendu, on découvre de nouveaux problèmes et donc d’autres façons de réfléchir. Il a aussi une confiance qui doit s’installer entre les gens. Je pense qu’il faudrait créer un portail de communication qui aiderait les gens à oser formuler leur demande tout en leur faisant prendre conscience dès le départ que derrière le matériau, il y a des frais, certes mesurés et raisonnables. Il faut lutter contre l’idée que le réemploi serait gratuit. »

 

Partager cet article:

Nos partenaires