Replic, un centre de recyclage du plâtre unique en Europe

Au port autonome de Pecq, dans le Hainaut, s'est ouvert récemment un nouveau centre de recyclage du plâtre, Replic (REcyclage du PLâtre à destination des Industries Cimentières). Ce projet-pilote est le fruit d’un partenariat public-privé entre l'intercommunale Ipalle, SUEZ et Cogetrina.

 

Maillon central de l’économie circulaire, le recyclage fait l’objet tant de recherches que d’investissements, permettant à un nombre croissant de flux de déchets de connaître une nouvelle vie et donc, de préserver les ressources naturelles. C’est désormais le cas pour le plâtre également, avec un centre de recyclage au Port Autonome de Pecq. Fruit d’un partenariat public-privé unissant Ipalle, SUEZ et Cogetrina, l’unité pilote traitera, dans un premier temps, le plâtre collecté par chacune des trois structures associées dans le cadre de ce projet innovant, et même unique en Europe.

Origine du projet

En 2015, l’intercommunale de gestion de l’environnement Ipalle décidait de lancer un appel à partenariat public-privé en vue de créer un centre de traitement de déchets de plâtre. SUEZ et Cogetrina ont été désignés partenaires du projet. Un dossier de candidature a ensuite été introduit, avec le Centre Terre et Pierre, le CRIC et la société EUREMI suite à un appel à projets de l’asbl Greenwin, pôle de compétitivité et accélérateur d’innovation en matière de technologies environnementales.

Pourquoi recycler le plâtre ?

Le gisement annuel du plâtre en Wallonie représente plus ou moins 15.000 tonnes (35.000 tonnes en Belgique), ce qui représente une quantité non négligeable de matériaux valorisables. Au-delà de la Wallonie, le nord de la France et la Flandre sont également des zones à haut potentiel de récupération de ce type de déchet.

En outre, le plâtre collecté dans les recyparcs était jusqu’ici mis en installation de stockage de classe 2 : il ne pouvait en effet ni être accepté au centre de recyclage des déchets inertes Recyhoc (Vaulx), ni être valorisé énergétiquement car le sulfate de calcium contamine les produits recyclés ou les mâchefers. Pour Ipalle et ses partenaires, il était dès lors plus que pertinent de mettre au point une solution de traitement et de recyclage pour ce flux de déchets. Non seulement le plâtre peut être recyclé à l’infini mais en outre, s’il est de bonne qualité, il peut servir de produit final pour les cimenteries ou l’industrie du plâtre elle-même. Les partenaires potentiels pour l’utilisation du plâtre recyclé ont d’ailleurs déjà été identifiés (secteurs cimentier et de production de plâtre).

Enfin, dans le domaine de la construction durable, l’utilisation de matériaux recyclés est un atout précieux. Les tests menés par le Centre de Recherches de l’Industrie Cimentière démontrent que le plâtre recyclé offre de très bonnes performances en comparaison au gypse (pierre à plâtre) artificiel.

L’unité-pilote

L’unité-pilote industrielle de recyclage et de traitement du plâtre est implantée à proximité de la voirie d’eau, au Port Autonome de Pecq, le PACO. Elle s’intègre dans les halls existants du port autonome exploité par la société Dufour/Cogetrina.

Afin d’assurer la qualité du produit recyclé, un premier hall est spécifiquement dédié au stockage, pré-broyage et tri des déchets entrants tandis qu’un second hall dispose des installations de traitement et stocke le produit fini.

Un montant de deux millions d’euros, financé en partie par la Région wallonne, a été investi par Ipalle, Dufour et SUEZ dans la construction de ces installations. Trois emplois ont été créés sur le site qui devrait, à terme, traiter 10 000 tonnes de plâtre par an.

Par la valorisation de cette fraction de déchets avec les cimentiers locaux, ce projet contribue au projet de territoire Wapi 2040, s’inscrivant pleinement dans l’économie circulaire tant au point de vue économique qu’environnemental.

 

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