Stéphan Sonneville (ATENOR) : « Pas de construction circulaire sans collaboration interdisciplinaire »

Pourquoi est-il si important pour Atenor d'être à la pointe du développement immobilier durable ?

« Tout d'abord, parce que cela présente des avantages stratégiques : cela nous permet de réduire les émissions, de diminuer les coûts opérationnels du bâtiment et d'accéder à des financements verts. Cela nous permet également de collaborer avec des partenaires aux idées innovantes, ce qui est très positif. De plus, et c'est encore plus important, cela nous positionne comme un partenaire avant-gardiste ».

Quels sont aujourd'hui les principaux défis dans le secteur du développement de projets ?

« J'en vois deux : d'une part, les procédures d'octroi de permis, qui sont de plus en plus lentes et imprévisibles, et d'autre part, l'augmentation des coûts due à la hausse du prix des matières premières, de la main-d'œuvre et de l'exploitation des bâtiments. Ce dernier point constitue un problème majeur, surtout si l'on considère que les acheteurs doivent déjà payer cher pour acquérir un bien immobilier ».

« De plus, ces acheteurs ont des exigences différentes de celles d'il y a quelques années : la demande d'espaces flexibles et orientés expérience est en hausse. Les typologies de bâtiments classiques ne suffisent plus ».

Que faut-il pour développer la construction circulaire ?

« Il faut rendre ses avantages quantifiables, afin que cette solution soit choisie plus souvent. C'est pourquoi, chez ATENOR, nous travaillons avec des benchmarks et menons plusieurs projets pilotes dont nous évaluons le fameux coût total de possession (total cost of ownership, ou TCO), afin de démontrer qu'il est moins élevé pour un bâtiment circulaire que pour un bâtiment classique. La construction circulaire exige également une collaboration plus étroite et une communication plus transparente entre les différentes disciplines impliquées dans la conception d'un bâtiment. Si cela devient également une donnée structurelle, la construction circulaire deviendra la norme ».

Comment voyez-vous évoluer le secteur du développement de projets au cours des dix prochaines années ?

« Les bâtiments dits « zéro énergie » deviendront la norme, chaque bâtiment aura un jumeau numérique qui détaillera son cycle de vie et les coûts associés, les bâtiments urbains deviendront de plus en plus modulaires et adaptables, les critères ESG sont appelés à occuper une place centrale dans les décisions d'investissement et les bâtiments devront de plus en plus tenir compte des changements démographiques et des attentes sociales, notamment en favorisant l'inclusivité ».

Pour finir, qui vous inspire dans votre travail quotidien ?

« Winston Churchill. C'est grâce à sa détermination et à sa vision claire, plus qu'à ses connaissances militaires, qu'il a marqué l'histoire en temps de crise ».

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