Tectum Group a réalisé la rénovation d'un toiture plate circulaire sur le site de Retail Estates à Kampenhout (Brabant Flamand). Selon l’entrepreneur en toitures et façades, il s'agit d'une première mondiale. Grâce à des composantes brevetées, l'ensemble du système de toiture, composé d'une membrane EPDM et de pièces de montage en aluminium indestructible, peut être intégralement démonté et réutilisé. "Les bases pour une toiture de réemploi de qualité ont été posées", annonce fièrement le groupe.
La toiture plate circulaire, que l’on retrouve au-dessus de l’espace commercial qui abrite Nordex et Standaard Boekhandel, le long de la Leuvensesteenweg (Chaussée de Louvain), a été officiellement présentée le 12 janvier en présence de Zuhal Demir, la Ministre flamande pour l'Environnement et l’Energie (entre autres). Le système de toiture innovant sera lancé sous la marque de l’entreprise, Tectum BossCover, sous le nom de BossCover Circular System.
Un système d’encastrement qui évite l’envoi en décharge
De nos jours, les systèmes collés ou flammés, respectivement en EPDM ou en bitume, sont les solutions traditionnelles les toitures plates. Les toitures plates dites ballastées, qui sont en partie posées sans fixation, ne représentent qu'un faible pourcentage du marché. Collée ou flammée ; si un telle toiture s'effondre, « l’assemblage des couches », peut directement prendre la direction de l'incinérateur.
« En adéquation avec notre philosophie de durabilité, notre entreprise s'est efforcée de trouver un système de finition de toiture démontable et donc réutilisable, de préférence de nouveau en tant que système de toiture. Nous présentons aujourd'hui ce système qui, dans un premier temps, ne peut être utilisé que pour les toitures plates », a déclaré Filip Biesmans, directeur et responsable « Innovation » au sein de Tectum Group.
Il est également revenu sur le fonctionnement du système circulaire BossCover. « L'aspect le plus important est que le système n'utilise aucune colle, à aucun endroit. La membrane d'étanchéité est récupérable sous forme de film et les rigoles ne sont pas collées non plus. En effet, dans la cale (la transition entre la partie plate et le ressaut d'un toit, ndlr), nous allons clipser le film de membrane d'étanchéité. Nous avons breveté ce système breveté sous l’appellation Certefix, et il s’agit de la partie la plus unique du système circulaire BossCover. Les gouttières sont également vissées au bord du toit, toujours avec un système breveté. Nous avons travaillé avec notre partenaire Claerhout Aluminium pour développer ces deux systèmes. Tous deux composés d’aluminium indestructible, ils peuvent également être simplement réutilisés ».
Réemploi versus Recyclage
« Notre souhait est de réutiliser le film comme solution étanchéité en toiture. Nous voulons donc vraiment donner une seconde vie à ce toit », a déclaré Rudy Evens, PDG du Tectum Group. « La membrane ne sera donc pas recyclée pour être incorporée dans une autre application. Nous recyclions déjà les résidus d'EPDM en produits neufs, plus précisément en tuiles, mais cette innovation va donc beaucoup plus loin et représente vraiment une grande avancée en matière de circularité dans le secteur de la construction ».
Filip Biesmans : « Nous étudions des modèles commerciaux permettant de reprendre systématiquement les membranes des toitures qui doivent être détruites. Pour l’instant, le client doit encore nous donner un signal lorsqu'il veut renouveler son toit ou démolir son bâtiment et nous ferons le nécessaire. Lors d'un récent projet aux Pays-Bas, le client a insisté pour que nous promettions de venir reprendre le toit à un moment donné, ce que nous étions bien sûr trop heureux de faire nous-mêmes ».
UN NOUVEAU MONDE DE POSSIBILITÉS (RESPECTUEUSES DE L'ENVIRONNEMENT)
La toiture démontable et réutilisable s'inscrit évidemment parfaitement dans les nouvelles tendances de la construction flexible et modulaire. « Ajouter un étage supplémentaire à votre maison ou à votre bâtiment, que l’on appelle communément ‘optopping’, devient un procédé simple et durable grâce au système BossCover Circular », explique Rudy Evens. « Il suffit de démonter l'ensemble de votre toit et de le remonter à l'étage suivant. Cela permet de réaliser des projets de construction par étapes ou de rendre un bâtiment flexible et adaptable à des exigences qui évoluent. Le système prévient aussi toute norme d'isolation supplémentaire à l'avenir. Si vous souhaitez isoler davantage, vous pouvez facilement retirer le film, isoler davantage, avant de la replacer ».
LE CHOIX DE L'EPDM
L'EPDM contient, bien entendu, un caoutchouc synthétique. Ce qui pose la question : cette solution s'inscrit-elle effectivement dans une philosophie de la construction circulaire ? A Filip Biesmans de répondre : « Il n'existe tout simplement pas de produit d'étanchéité sans matières premières fossiles. Cependant, l'EPDM est un matériau inerte, ce qui signifie que les rayons UV et les conditions météorologiques n'affectent pas ses propriétés. Ainsi, l'EPDM, dont la durée de vie avérée est de 50 à 60 ans mais qui est en réalité pratiquement indestructible, a parfois une durée de vie supérieure à celle du bâtiment lui-même. Vous utilisez donc les ressources fossiles une fois, mais vous pouvez conserver le produit dans un cycle de vie extrêmement long, dans sa forme originale ».
« De plus, avec une épaisseur de 1,2 à 1,5 mm, l'EPDM est un matériau très fin. Son coût environnemental est donc plus favorable par rapport aux membranes de toiture bitumeuses plus épaisses, souvent de 4 mm. Je ne parle pas seulement du transport, mais aussi de la production : nous avons tout simplement besoin de moins de matières premières fossiles par rapport aux membranes bitumineuses pour produire une membrane de toit ».
Encore des défis à relever
« Avec la toiture circulaire, nous faisons un pas très important dans la bonne direction », conclut Filip Biesmans avec satisfaction, tout en reconnaissant que le chemin est encore long : « Il reste bien sûr de nombreux défis à relever. Par exemple, la garantie de la performance du film EPDM récupéré est toujours un point sur lequel nous travaillons. Avec Buildwise et d'autres instituts, nous examinons comment nous pouvons le faire ».
« Nous poursuivons également nos recherches sur l'isolation, les pare-vapeur et les primers sans solvants. La combinaison d'une toiture circulaire sans fixation avec une vaste couverture verte et biodiversifiée constitue également un grand défi. Notre rêve est de créer une enveloppe de bâtiment entièrement circulaire et intelligente. Notre département R&D continue donc à tourner à plein régime et à croire en solutions de toiture comme de façade pour le futur ».
LA MINISTRE ZUHAL DEMIR : "LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION MONTRE LA VOIE À SUIVRE".
« Avec ce projet, nos entrepreneurs prouvent une fois de plus que la technologie et l'innovation nous montrent la voie vers une économie durable et une Flandre vivable. En tant que ministre, je ne peux qu'en être fier », a déclaré la ministre Zuhal Demir. « Pour vous donner une idée : à l'échelle mondiale, le secteur de la construction est responsable de près de 50 % des émissions de CO2 et de 40 % de la demande énergétique. Je suis donc très heureuse que nos entreprises de construction s'efforcent également d'utiliser les ressources de manière efficace et efficiente, ce qui constitue l'essence même de la construction circulaire. Nous considérons véritablement le secteur de la construction comme un partenaire pour atteindre nos objectifs climatiques, qui visent notamment à réutiliser 90 % des matériaux pierreux et 70 % des plastiques d'ici 2030. En fait, je constate que le secteur prend les devants et avance plus vite que le gouvernement. Alors que nous réfléchissons encore à des règles pour encourager la construction circulaire, le secteur de la construction lui-même innove déjà dans ce domaine. C'est génial. Le fait que Tectum Group soit une entreprise de Genk me rend naturellement très fière (la ministre est originaire et a grandi à Genk, ndlr) ».
« En Europe, la Flandre est à la pointe de l'économie circulaire. J'ai souvent des discussions avec mon collègue ministre néerlandais pour savoir qui est le plus avancé en matière de construction circulaire, la Flandre ou les Pays-Bas. Il me relate souvent d’intéressantes initiatives, mais qui m’amènent ensuite à penser : « Oui, mais nous faisons cela depuis longtemps, vous savez » ». Je le verrai bientôt et je serai heureuse de partager cette grande première avec lui. Si nous pouvons prendre les mesures que le secteur flamand de la construction a déjà prises en faveur d'une plus grande durabilité dans d'autres secteurs également, nos générations futures seront assurées d’un bel avenir ».
Le mot de la fin devait revenir au propriétaire de cette toiture exclusive. Koenraad Van Nieuwenburg, CIO de Retail Estates : « Ce test s'inscrit dans notre stratégie ESG, qui prévoit cette année un investissement de 10 millions d'euros pour rendre nos magasins plus durables. Parce que nous aussi, nous voulons en savoir plus sur les applications durables et circulaires ».