Lancé par les trois Régions ce jeudi à Batibouw, Totem est une interface digitale grâce à laquelle le secteur belge de la construction va pouvoir objectiver et limiter les impacts environnementaux des bâtiments. Un stimulant pour la créativité des architectes, mais également pour les fabricants.
Sur le site www.totem-building.be, les professionnels ont la possibilité d’évaluer et d’analyser les performances environnementales de leur projet de construction ou de rénovation via 17 indicateurs. Un score évalué en euros montre le coût environnemental de celui-ci. Le professionnel a alors la possibilité de modifier son projet et l’optimiser.
Un outil objectif, transparent et évolutif
Totem est une interface conviviale qui comprend une vaste bibliothèque d’éléments et de matériaux de construction. De plus, les données géométriques d’un module 3D (réalisé dans Revit ou Archicad) peuvent être facilement importées au format IFC. TOTEM est totalement objectif et transparent, permettant à tous les acteurs du secteur belge du bâtiment (architectes, bureaux d’étude, entrepreneurs, promoteurs et pouvoirs publics) d’identifier et de limiter les impacts environnementaux du bâtiment dès la phase de conception du projet. A terme, il est prévu que l’outil soit couplé à la banque de données fédérale B-EPD (Environmental Product Declaration), lié au logiciel PEB ou encore qu’il permette la modélisation des modèles de construction circulaire.
Aussi un outil contre le greenwashing
Lors des panels de discussion qui ont suivi la présentation, les différents intervenants, fabricants de matériaux en tête, ont souligné parmi les gros avantages du nouvel outil le fait qu’il offre un langage commun, facilitant la communication autour de l’impact environnemental des matériaux. Il sera ainsi plus facile de faire prendre conscience au consommateur de l’importance de réduire l’impact des matériaux dans son projet de construction ou de rénovation. Tom Rommens, sustainability manager dans le groupe Saint-Gobain, a été plus loin en se réjouissant que la démarche objective et scientifique de Totem puisse aussi en faire un outil contre le greenwashing. Une demande pressante de la part des fabricants concerne la prise en compte des EPD européens, qui ne comptent que 7 indicateurs environnementaux au lieu de 17.
Le nouveau défi pour les années à venir
L’impact des matériaux de construction sur l’environnement est souvent sous-estimé. Des études montrent pourtant qu’ils seraient responsables de 10 à 30 % des impacts environnementaux globaux. Ils ont en effet un impact sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie : depuis le prélèvement des ressources, en passant par le transport jusqu’à la gestion des déchets et du recyclage. Et à chaque étape, des possibilités pour limiter cet impact existent. Une série d’indicateurs environnementaux permettent aujourd’hui de cartographier cet impact. Joël Solé : « Depuis 10 ans, des efforts significatifs ont été faits pour réduire les consommations d’énergie. L’impact environnemental des bâtiments ne se limite cependant pas aux rejets de CO2. Réduire l’impact des matériaux de construction est le nouveau défi pour les années à venir. »
Séminaires d’information et formations
En collaboration avec plusieurs universités et des bureaux d’études, le Service Public de Wallonie, Bruxelles Environnement et l’OVAM ont travaillé 5 ans à la réalisation de l’outil Totem. Pour faire découvrir l’outil, des séminaires d’information sont d’ores et déjà programmés dans les trois régions : le 17 avril à Gand, le 26 avril à Namur et le 3 mai à Bruxelles. Des formations pour les concepteurs sont également prévues. Et un helpdesk est d’ores et déjà disponible.
Plus d’infos sur https://www.totem-building.be/