Pour ce deuxième article consacré aux projets candidats pour les « Trophées des Bâtiments Circulaires », cap sur la capitale française, avec « Javelot », dans le 13ème arrondissement pour être plus précis : un projet audacieux de réhabilitation d'une pagode de dalle des Olympiades et sa transformation en régie de quartier et Brico-thèque, mené à bien par le bureau parisien WAO Architecture.
L’adaptabilité, la nature même de la circularité
Pouvoir se réinventer, faire peau neuve et s’adapter à un maximum d’usages, voilà les qualités premières d’un bâtiment circulaire. Dès l'origine, le bâtiment Javelot sur dalle a été pensé comme réversible. Conçu par l’architecte français Michel Holley, il faisait initialement partie d’une grande opération immobilière de rénovation du secteur « Italie 13 », mettant en pratique plusieurs théories urbanistiques. Grâce à son plan structurel libre, constitué de six poteaux, contenant les descentes d'eau pluviales, portant les poutres de plancher et des consoles périphériques, les façades et espaces intérieurs sont facilement adaptables. Le bâtiment se prête donc potentiellement à de multiples usages.
La pagode Javelot a d’ailleurs vu se développer de nombreuses activités en ses murs, pour aujourd’hui abriter une bricothèque (atelier de fabrication collaborative), une ERP (Enterprise Resource Planning) ainsi qu’un local associatif. Grâce au soutien de la RIVP (Régie Immobilière de la ville de Paris), le projet Javelot a également permis de mettre en pratique la programmation transitoire des espaces en mutation, réel enjeu des villes à l’heure actuelle. En effet, dans l’interstice estival entre la fin des études et le démarrage des travaux, la pagode s’est transformée en espace culturel éphémère en accueillant les œuvres de deux artistes peintre et sculpteur.
Le projet de rénovation a voulu conserver cette qualité du bâtiment, en mettant en œuvre un remplissage de façade réversible grâce à l'utilisation d'un système de construction en ossature bois et d'un bardage.
Réemploi à tous les niveaux
Le réemploi des matériaux a été au centre de la réflexion architecturale dès les premières phases de conception. Ce réemploi est déployé sur chantier selon trois axes :
2 étages, 2 fonctions différentes
Pour créer une atmosphère de tranquillité, et séparer distinctement les activités au sein du bâtiment. En effet, le rez-de-chaussée plutôt public (bricothèque, accueil...) se distingue du premier niveau, occupé par des espaces de travail calmes et réservés à l’association.
L’enveloppe du bâtiment a été couverte par un bardage en bois (de réemploi lui aussi), alternant opacité et transparence, offrant ainsi de la lumière naturelle. D’ailleurs, de nouvelles ouvertures de façades (qui sont en réalité d’anciennes, fermées lors de modifications précédentes) sont prévues, pour procurer de la lumière naturelle à tous les espaces de bureaux.
Au rez-de-chaussée, les larges baies vitrées renforcent la communication avec l’extérieur et les habitants du quartier, et mettent en lumière le travail collaboratif de la bricothèque. Le premier étage accueille les espaces de bureaux de l’association et quant à eux profitent de l’architecture particulière de la pagode et de sa hauteur de plafond intéressante, offerte par la toiture courbe et atypique. Cela permet d’apporter dans les bureaux, une lumière zénithale par les fenêtres de toit, d’augmenter la ressenti d’espace et de créer un espace central lumineux, une sorte d’espace d’accueil propre à l’étage. Il est relié à celui du rez-de-chaussée par un escalier sur mesure, assurant le lien et les communications entre les activités.
Un bâtiment qui adhère au mieux aux préceptes de la construction circulaire, tout en offrant un espace collaboratif et associatif qui stimule la vie des habitants du quartier : peut-on en demander plus ?
Pour plus d’informations sur ce projet, découvrez ici l’étude de cas du projet Javelot.