Une caserne de pompiers transformée circulairement en centre social

Dans l'ancienne caserne de pompiers, utilisée comme telle jusque dans les années 1980, la Deelfabriek bénéficie d'un espace de quelque 3 500 m², soit quatre fois plus que dans le bâtiment de la Rijkswachtstraat où la Deelfabriek avait été implantée en 2017. L'espace ne sera pas de trop pour accueillir les 14 initiatives bénévoles, les apprentis de l'atelier et les différentes organisations partenaires , à objectif social et écologique, qui composent la Deelfabriek. D'autant plus que les travailleurs sociaux de la ville ont également emménagé dans le bâtiment.

La Deelfabriek 2.0 constitue également une sérieuse amélioration en termes d'emplacement : à deux pas de la gare, juste au sud du centre historique de la ville et en plein milieu du quartier populaire Toontjesstrate, la Deelfabriek est plus présente que jamais dans la cité des Eperons d'Or.

CONSERVATION ET RÉEMPLOI, avec un clin d'oeil

ATAMA, anciennement TRANS architectuur | stedenbouw, a axé le projet de reconversion de la Deelfabriek 2.0 sur plusieurs principes de construction circulaire.

Tout d'abord, le bureau d'architecture a insisté sur la préservation et le réemploi, en conservant encore plus que ce que le maître d'ouvrage souhaitait à l'origine. Le sol de la halle centrale, par exemple, est celui de l'ancien hangar où étaient garés les camions de pompiers. Des échelles, des poulies et des grilles ont également été réutilisées. Plus ludique, les lettres b, a et r au-dessus du bar sont un autre exemple de réemploi. Elles proviennent des lettres qui formaient le mot "brandweer" sur la façade de la caserne.

NOUVELLE CONSTRUCTION : FINITIONS EN BOIS MINIMALES ET RÉVERSIBLES

Les poutres de la nouvelle zone de construction, également prévues dans le plan de rénovation, sont en LVL, c'est-à-dire en bois de placage stratifié. Afin de minimiser l'utilisation de matériaux, le nouveau bâtiment a également été limité à son enveloppe. Les façades isolées du nouveau bâtiment ont été finies de façon très simple et réversible, avec des panneaux de bois et un isolant non collé. La membrane de la toiture du nouveau volume est également entièrement réversible. Là où une isolation supplémentaire était nécessaire dans le bâtiment existant, la même technique a été utilisée.

UN DESIGN FACILEMENT ADAPTABLE

La flexibilité, ainsi que la préservation et le réemploi maximum, l'utilisation de matériaux écologiques et l'accent mis sur l'utilisation minimaliste des matériaux et la réversibilité, constituaient le point de départ circulaire pour les architectes d'ATAMA.

Dans la nouvelle zone de construction, des murs en bois LVL facilement démontables entre toutes les pièces permettent un aménagement adaptable. Les pièces n'ont pas été divisées par des cloisons, comme prévu initialement, mais par des armoires en acier allant du sol au plafond, qui peuvent être facilement déplacées pour obtenir une nouvelle configuration de pièce. Un espace a également été prévu pour l'installation d'un ascenseur, au cas où la Deelfabriek souhaiterait en installer un.

Repère dans le paysage

Ceux qui ne connaissent pas Courtrai ont peut-être aperçu le nouveau Deelfabriek sans le savoir. En effet, tout en haut de l'imposante tour de l'ancienne caserne des pompiers - qui servait autrefois à faire sécher les tuyaux d'incendie et qui abrite aujourd'hui un club d'escalade - une nouvelle œuvre d'art lumineuse suscite la curiosité la nuit venue. Le Kunstoverleg, un collectif regroupant plusieurs organisations artistiques de Courtrai, a en effet demandé à ce que le nouveau siège de la Deelfabriek devienne un véritable phare dans la ville. En collaboration avec les habitants du quartier, les utilisateurs de la Deelfabriek, le Kunstoverleg Kortrijk, la ville et ATAMA, un artiste a été désigné pour orner la tour d'une sculpture lumineuse. Ce choix s'est porté sur Sandra E. Blatterer, une artiste autrichienne travaillant principalement à Berlin. Son œuvre lumineuse, intitulée THERE'S SOMETHING IN THE AIR, consiste en une longue guirlande de diodes électroluminescentes et fonctionne avec une minuterie sensible à la lumière visant à accroître sa durabilité. La sculpture s'allume la nuit lorsqu'un capteur détecte une baisse de luminosité. Vers minuit, elle s'éteint pour éviter la pollution lumineuse nocturne du voisinage et vers 5 heures du matin, elle se rallume pour briller jusqu'à ce que le soleil se lève.

Aucune énergie fossile

Le projet peut se targuer d'être "fossil-free" grâce à la technologie de la pompe à chaleur. Deux partenaires de Circubuild ont également été impliqués : Derbigum et Reynaers Aluminium, qui ont fourni respectivement des membranes de toiture circulaires et des systèmes de fenêtres Masterline 10. BDA Engineering (structure), Studieburo De Klerck (techniques) et Bureau de Fonseca (acoustique) se sont chargés des études nécessaires.