Les deux maisons en question sont situées dans l'une des plus anciennes rues de Rotterdam. Vu de l'extérieur, elles sont parfaitement semblables. Mais bien qu’elles aient toutes deux été transformées par Habi en quatre appartements CO₂-neutres, elles ne se ressemblent pas à l'intérieur. En effet, lors de la dernière rénovation, le promoteur a utilisé le SAM (Smart Adaptable Module) de Bao Living dans chacun des appartements. Le SAM est une solution flexible et modulaire qui comprend la cuisine, la salle de bains, les toilettes, le local technique et l'espace de stockage. Il contribue à la construction circulaire car il crée plus d'espace habitable et, parce qu'il est installé par une méthode d’assemblage, aucun dommage permanent n'est causé au bâtiment. Le découpage et le ponçage font partie du passé, ce qui crée moins de déchets et qui permet à la maison de remplir d'autres fonctions plus tard, vu que le SAM peut être retiré aussi facilement qu'il est installé. En outre, en fin de vie, le module est facile à démonter et les matériaux utilisés peuvent être réutilisés ou recyclés.

S’il fallait choisir quelqu'un pour parler de la valeur ajoutée des solutions de construction circulaire, il s’agirait sans doute du directeur général de Habi, Peter Verhees. « En 2018, nous avons opté pour une rénovation classique. Tout simplement parce qu'à l'époque, je ne m'étais pas encore penché sur la construction durable et modulaire », explique-t-il. « Mais cette rénovation ne s'est pas déroulée sans accroc, il y a eu quelques problèmes dus au fait qu'il faut traiter avec différentes parties. Cela m'a incité à chercher des solutions pour rendre le processus de construction de nos projets de réaménagement un peu moins complexe. »

Une seule évacuation

« C'est comme ça que je suis tombé sur le SAM de Bao Living », poursuit-il. « Le module combine non seulement différentes pièces, mais aussi tous les canalisations et tuyaux nécessaires à ces pièces. De même pour le chauffage et la ventilation de la maison, car le SAM s'en occupe aussi. En utilisant le SAM pour la rénovation de la maison de maître en 2021, la quantité de canalisations et de tuyaux, ainsi que l'installation des parois, a été réduite à 20% par rapport à la rénovation classique de la maison adjacente identique, réalisée trois ans plus tôt. Nous n'avons eu à poser qu'une seule canalisation d’évacuation, celle du SAM. »

"Cela nous a aussi permis de travailler avec une équipe de construction plus petite. Et une équipe moins qualifiée. Et je ne le dis pas dans un mauvais sens. Le travail plus intelligent est simplement déjà inclus dans le SAM. En fait, vous avez juste besoin de gens qui placer des parois. »

Moins couteux

En termes de circularité et de praticité, il y a donc une grande différence entre la rénovation de 2018 et celle de 2021. Mais qu'en est-il du prix, qui est également un paramètre important, voire le plus important pour beaucoup ? La rénovation circulaire a-t-elle été plus coûteuse que la rénovation classique ? « Tout d'abord, je dois donner une précision sur cette comparaison : lors de la rénovation classique en 2018, il n'y avait bien sûr pas encore de Coronavirus. Lorsque j'ai entendu parler du SAM pour la première fois en 2018, on m'a dit que construire avec elle serait 20 à 30 % moins cher. Toutefois, en raison de la pandémie de Coronavirus, les coûts de construction au moment de la rénovation du manoir en 2021 étaient supérieurs de 15 %. Il n'est donc pas si évident de faire une comparaison financière. Néanmoins, j'ose dire que construire avec le SAM est effectivement plus intéressant financièrement, certainement à long terme. Le module n'est pas encastré dans le plancher, mais posé sur celui-ci, ce qui permet de reconstituer un plan d'étage entièrement nouveau si vous le souhaitez, au lieu de devoir commencer à tout casser. »

Pierre Verhees souligne toutefois qu'une bonne interaction entre Bao Living et l'entrepreneur est cruciale pour un placement correct du SAM, et donc pour limiter les coûts imprévus. « Mon entrepreneur devait savoir exactement où le module SAM serait placé, car les canalisations de services publics doivent bien sûr être posées à un endroit précis et le module SAM a peu de marge d'erreur à cet égard. Il s'agit d'un module rigide. »

Aucune hésitation

Alors, quels enseignements Peter Verhees a-t-il retiré de cette étude de cas comparative qu'il a lui-même réalisée ? « Pour moi, au vu de la raréfaction des matières premières, c'est une évidence d'appliquer le SAM à l'avenir pour les nouvelles constructions et les projets de réaménagement. Nous devons tous construire de manière plus circulaire et cette solution s’inscrit parfaitement dans cette dynamique. Il est démontable, permet de garder une maison adaptable, génère moins de déchets et tous les matériaux sont recyclables, ce que je considère également comme un gros avantage. Par exemple, tous les murs dont vous auriez besoin pour loger les fonctions du SAM dans des pièces séparées ne sont pas constitués de panneaux HPL, comme c'est le cas pour le SAM, mais de profilés en acier, de bois, d'isolants, etc. Bref, davantage de matériaux souvent difficiles à séparer. J'ai vraiment adhéré à la philosophie de la construction circulaire. C'est pourquoi les deux maisons en question ont été équipées d'une pompe à chaleur, et pour tous mes projets, je n'achète toujours que de l'électricité verte » (comprendre : dont la production est neutre en CO₂).

Il y a quelque temps, Peter Verhees a donné un témoignage détaillé pour Circubuild sur le SAM, dans le cadre du projet de rénovation de Rotterdam. Vous pouvez retrouver l'article ici.

* module adaptable intelligent