La construction circulaire est-elle, par essence, durable ?

C’est effectivement l’objectif… La durabilité est un concept large qui peut se voir accolé une interprétation écologique, sociale et/ou économique. Cependant, quelle que soit la définition utilisée, la construction circulaire y répondra.

La construction circulaire a pour ambition la durabilité écologique, car des efforts sont faits pour prolonger la durée de vie des matériaux en les réutilisant au maximum. En conséquence, la menace de pénurie de matières premières est limitée, ainsi que les émissions de CO2 que la production, la transformation ou le transport de matières entraînent. Au niveau du bâtiment, l’objectif est d’obtenir un résultat énergétique aussi neutre que possible qui, à son tour, réduira l’impact sur l’environnement.

Lors de la sélection de matériaux ou de composants, il est important de prendre en compte leur impact environnemental, qui doit être le plus bas possible. Ceci est possible, par exemple, parce que les produits sont constitués (en partie) de matières premières renouvelables ou de matériaux recyclés. De plus, des certificats tels que les Déclarations Environnementales de Produit (EPD) peuvent être pris en compte en tant que mesure objective de l’impact environnemental d’un produit. A terme, ces certificats EPD seront liés à l’outil TOTEM, afin que les solutions puissent être facilement comparées entre elles en termes d’impact environnemental.

Dans une étape ultérieure, lors la construction de l’élément, qui est constitué de différents composants, une attention sera accordée à la durabilité écologique en utilisant la réflexion ou la planification de scénarios. En réfléchissant bien à la réversibilité des différentes strates d’un bâtiment, l’accent est mis sur l’extension de la durée de vie des matériaux. Il est utile, le cas échéant, de concevoir des strates de finition démontables afin que les composants sous-jacents, tels que les techniques, soient accessibles pour la maintenance et les réglages.

La construction circulaire vise également la durabilité économique. Diverses études, telles que ‘Growth within: a circular economy vision for a competitive Europe’ de la Fondation Ellen MacArthur, montrent que ce principe innovant crée des emplois. Le ‘produit en tant que service’ conduit (à terme) à un profit économique pour l’utilisateur et le fabricant. Il faut cependant veiller à ce que le nouveau modèle économique garantisse que les produits proposés en tant que service soient également effectivement réutilisés lorsqu’ils sont repris par le fabricant. Ou du moins recyclés. Les utilisateurs doivent accorder une attention toute particulière au fait qu’il est contractuellement stipulé que le fabricant ne peut et ne doit pas se limiter simplement à reprendre son produit car alors, trop souvent, ce produit finit en décharge. Les pouvoirs publics devraient également réglementer cela en intervenant sur les coûts de traitement des déchets.

La construction circulaire contribue de diverses manières à la durabilité sociale. Grâce à la construction circulaire, nous devenons de moins en moins dépendants de ressources rares exploitées hors Europe. En conséquence, l’exploitation économique qui, dans certains pays, peut accompagner l’extraction des ressources, est réduite.

Un parc immobilier plus circulaire devrait également réduire la vacance et le coût des logements.

Enfin, la construction circulaire se concentre également sur l’emploi local. Ici aussi, les pouvoirs publics peuvent jouer le rôle de facilitateur en réduisant les coûts de main-d’œuvre, afin que les entreprises continuent de produire dans leur propre pays.

Réponse donnée par: Tim Ost et Eliah Mallants (VK Architects & Engineers)

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