La gestion de l’eau peut-elle et doit-elle également être abordée de manière circulaire ?

L’eau est une matière première nécessaire pour la construction et à la maintenance d’un bâtiment. Pouvons-nous et devons-nous aussi aborder la question de sa gestion de manière circulaire ? La réponse est ‘oui’ et il y a encore beaucoup de pain sur la planche dans ce domaine.

L’eau n’est pas en tant que telle un matériau de construction, mais elle est néanmoins très souvent utilisée lors des processus de production et de recyclage de certains matériaux, et également pour la maintenance des bâtiments.

Le réchauffement climatique a un impact considérable sur les ressources en eau, mais pas nécessairement sur les matières premières traditionnelles utilisées en construction. Niveau des nappes phréatiques en baisse, étés plus secs, artificialisation de l'espace disponible, tout cela concourt au risque de pénurie en eau. Cette pénurie peut se faire plus rapidement sentir dans notre société que la pénurie de matériaux de construction, car il s’agit d’un besoin fondamental.

Comment prendre cela en considération ? Il y a trois conseils à suivre qui peuvent constituer un premier pas dans la réduction de notre consommation d’eau (potable) :

  1. Économiser l’eau : éviter de gaspiller de l’eau est bien sûr la meilleure solution, avant même d’opter pour des alternatives plus durables. Cela peut se faire, par exemple, grâce à des robinets à arrêt automatique ou à des toilettes sèches ou sous vide fonctionnant respectivement avec le compostage et l’aspiration.
  2. Utiliser de l’eau de pluie : les eaux de pluie qui tombent sur les toits et sur les sols durs et non-poreux s’écoulent trop souvent dans nos égouts et finissent à la station d’épuration des eaux. Celle-ci n’est pas vraiment l’endroit ad hoc puisque l’eau de pluie peut parfaitement être utilisée à grande échelle dans des applications ne nécessitant pas d’eau potable. Il est préférable de stocker l’eau de pluie et de l’utiliser ensuite pour les toilettes, les machines à laver ou l’arrosage des plantes.
  3. Réutiliser les eaux usées : les eaux légèrement souillées, telles que l’eau du bain ou celle de la machine à lessiver - appelées eaux grises - peuvent en principe être réutilisées comme eau de rinçage des toilettes après purification. Il existe déjà des dispositifs permettant de mettre cela en œuvre soi-même, mais cela est également possible de manière naturelle, avec par exemple des filtres d’hélophytes ou des marais filtrants. Il s’agit de champs de roseaux qui décomposent la saleté à l’aide de bactéries. Bien entendu, l’eau à purifier ne doit contenir aucun détergent. Les eaux noires - les eaux usées des toilettes, souillées par des excréments - doivent bien sûr aller à la station d’épuration. Malheureusement, il existe encore de nombreux foyers qui ne sont pas raccordés au système d’égouts, de sorte que les eaux noires sont souvent purement et simplement rejetées dans des ruisseaux et des rivières.

Afin de s’assurer que les réserves d’eau souterraines ne s’épuisent pas, il est important que les eaux de pluie puissent s’infiltrer, même à retardement, dans le sol. Il est donc nécessaire de limiter la quantité de revêtements non poreux autour des bâtiments ou de prévoir des oueds. Il y a dans ce cas également moins de risque d’inondation au moment des fortes averses et les stations d’épuration et de traitement des eaux peuvent fonctionnent plus efficacement.

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