L’effet rebond circulaire est un possible effet secondaire négatif d’une économie circulaire : c’est le cas lorsque la mise en œuvre de solutions circulaires provoque un impact environnemental plus élevé en lieu et place d’un impact environnemental plus faible.
Cet effet négatif peut se produire de diverses manières. Lorsque les produits circulaires ne sont finalement pas réutilisés, par exemple, il y aura souvent un effet rebond circulaire. Il est vrai que les produits circulaires ont souvent un impact initial plus élevé qu’un produit non-circulaire, car les connexions sont surdimensionnées pour faciliter leur réutilisation. Cet impact environnemental plus élevé est naturellement lissé si le produit dure beaucoup plus longtemps qu’un produit non-circulaire traditionnel. L’exemple le plus célèbre est celui des sacs à provisions réutilisables en coton au lieu des sacs en plastique jetables. Le sac en coton est bien sûr destiné à être réutilisé plusieurs fois, mais si les deux ne sont utilisés qu’une seule fois, les sacs en plastique ont un impact environnemental beaucoup plus faible que ceux en coton.
Le partage est un pilier important de l’économie circulaire, mais il peut aussi avoir indirectement un effet négatif sur l’environnement. Par exemple, ceux qui utilisent des voitures partagées ou font du covoiturage n’ont pas à acheter eux-mêmes une voiture. De cette façon, il leur reste davantage d’argent, avec lequel, par exemple, ils partent en vacances. Mais, si ces vacances nécessitent un trajet en avion, les dommages environnementaux limités grâce au partage de voitures ou au covoiturage sont annulés.
Un autre pilier de la construction circulaire, des coûts d’exploitation réduits grâce à une meilleure efficacité énergétique, peut également avoir l’effet inverse parce que l’on risque, de ce fait, de consommer davantage puisque l’énergie est moins chère à produire et à exploiter.
Il faut donc être prudent lors de l’élaboration d’un modèle circulaire et l’évaluer et l’ajuster régulièrement. Les pouvoirs publics peuvent jouer un rôle de premier plan à cet égard, par exemple en introduisant une taxe CO2 sur les nouveaux matériaux, ce qui signifie que les nouveaux produits deviendraient alors plus chers que l’ensemble des coûts associés au traitement des matériaux existants. Ou par une taxe sur les ressources non-renouvelables.