Un matériau biosourcé est entièrement ou partiellement extrait de la biomasse. La biomasse est une matière organique d’origine végétale (plantes, arbres, algues), animale (animaux, micro-organismes marins), bactérienne ou fongique. Les matériaux provenant de dépôts géologiques ou de fossiles ne sont pas considérés comme biosourcés. Pour arriver à un produit utilisable, la biomasse est souvent traitée physiquement, chimiquement ou biologiquement.
Pour de nombreux matériaux de construction conventionnels, il existe déjà aujourd’hui sur le marché une alternative végétale ou animale. Le lin, le chanvre, la laine de mouton et l’herbe peuvent par exemple être utilisés comme matière première de base pour les matériaux d’isolation.
Un des principaux avantages de l’utilisation de matériaux biosourcés est que les matières premières nécessaires peuvent être cultivées ou récoltées à court terme. Si la production est bien gérée et donc réapprovisionnée en continu, la matière première ne s’épuisera pas.
De plus, les matériaux biosourcés sont également intéressants d’un point de vue circulaire car ils peuvent parfois être compostés à la fin de leur durée de vie et devenir ainsi de la nourriture pour un autre organisme, de sorte que le cycle (biologique) ne s’achève pas. Il est cependant parfois nécessaire d’avoir des températures plus élevées que dans un simple bac à compost de jardin et un broyage est souvent nécessaire pour accélérer le processus de compostage.
Mais tous les matériaux biosourcés ne peuvent pas être compostés ! Aucune substance synthétique ne peut être ajoutée et le matériau ne peut pas être transformé en plastique. L’ajout d’un liant, de produits ignifuges, etc. entrave souvent la biodégradabilité. Ces matériaux biosourcés n’appartiennent dès lors pas au cycle biologique au sein de la construction circulaire. Sur le marché, malheureusement, il existe davantage de matériaux biosourcés avec des additifs synthétiques que sans, il faut donc être très attentifs à cette question. Le bois non imprégné, le liège, les algues et les ballots de paille comme matériau d’isolation, les coquillages comme couverture de sol et le roseau comme finition de façade ou de toit sont des exceptions.
En plus des additifs, le processus de traitement peut être une des raisons faisant que le matériau 100% biosourcé ne peut pas être composté. Le polyéthylène plastique, par exemple, est de plus en plus souvent fabriqué à partir de bioéthanol, obtenu à partir de plantes comme la canne à sucre et donc 100% biosourcé, au lieu de pétrole. Néanmoins, malgré le fait qu’il ne contient pourtant pas d’additifs non biosourcés, le plastique qui en résulte (le polyéthylène) n’est pas compostable uniquement à cause de son processus de traitement. Et ceci vaut pour tous les plastiques biosourcés.